Discours des voeux 2005
VŒUX 2005 de M. Jacques KRABAL
Vice-Président du Conseil Général de
l’Aisne
Et Conseiller Général du canton de
Château-Thierry
Mes Chers Amis,
La nature en colère n’a épargné
personne, ne faisant pas de différence entre les Hommes, entre leurs situations
sociales et leurs religions. Nous avons découvert le mot
« tsunami » : pour nous il est chargé d’horreur et d’effroi.
Effroi devant le nombre des victimes
peut-être 150 000 : nous avons été les témoins de la plus grande
catastrophe des temps modernes. Nous pensons à ces hommes, femmes et enfants de
ces contrées lointaines qui ont tout perdu. Nous pensons à tous nos
concitoyens, en particulier à cette famille axonaise, qui partis pour des
moments de bonheur, y ont rencontré la mort.
Notre affection s’adresse à
l’ensemble des victimes. Puisse cette solidarité internationale et locale
transcender nos émotions et souhaitons que la générosité des états aille plus
loin que ce drame planétaire.
Au cours de mon propos tout à
l’heure je reviendrai sur la solidarité et la générosité des pays riches.
Localement dans nos communes des collectes de fond ont déjà été organisées. Je
tiens à saluer l’initiative de l’Union des Syndicats d’Eau qui a déjà fait
l’acquisition de deux unités de traitement pour l’assainissement de l’eau et
sont en fonctionnement depuis le 1er janvier. Celles-ci seront mises
en œuvre par la fondation de la CGE : Water Force. Je vous propose de
solliciter votre générosité, vos dons sont à déposer dans l’urne ici à l’extrémité de cette salle. Ils seront
transmis à la Croix Rouge et au Secours Populaire. La Présidente de la Croix
Rouge souhaite se rendre sur place à ses frais et organiser une action bien
ciblée en direction des enfants et ce d’une manière plus durable sous la forme
éventuelle d’un Jumelage. Merci de votre générosité et de votre solidarité.
Au-delà de notre mobilisation pour
ce drame, pardonnez-moi mais la vie continue. Et la vie c’est l’espoir. Et
c’est ce message que nous transmettent les familles et les amis des victimes.
Oui la vie continue, nous sommes le
4 janvier 2005 et nous avons bien de la chance d’être ici rassemblés.
Cela fait déjà 13 ans qu’avec
Christiane nous avons mis en place cette cérémonie dite des vœux.
Comme tous les ans vous vous êtes
déplacés très nombreux ! Christiane et moi-même tenons à vous remercier de
cette marque de confiance, sans cesse grandissante que vous nous témoignez.
Mais ces fêtes de Noël et ces
cérémonies de vœux ne sont-elles pas l’occasion pour nous les adultes de
retrouver ces souvenirs d’enfant qui veillent dans chacun d’entre nous ?
Ne sont-elles pas autant d’occasions de permettre l’irruption du merveilleux
dans l’ordinaire de la vie de tous les jours ?
Cette rencontre empreinte de
chaleur, associée aux lumières et scintillements traduit rituellement ce
merveilleux.
L’imagerie de Noël que l’on soit
croyant ou non et les rencontres de vœux familiales ou collectives, comme celle
de ce soir résistent à l’usure du temps et gardent leur naïveté.
Comme un miroir, partout dans nos
rues, dans nos habitations, les illuminations, les décorations et les mises en
scènes de lumière transfigurent la nuit et font naître un frémissement de fête.
Mais elles sont aussi le symbole de l’allongement du temps et le retour de la
clarté avec le solstice d’hiver.
Ce rassemblement
c’est pour nous l’expression d’une volonté de rencontres, d’échanges et de
réflexions dans un climat de convivialité et de fête.
Avec
simplicité, mais avec sincérité je vous dis merci et bravo pour votre état d’esprit.
Vous savez donner du
temps aux autres. Vous êtes les remparts contre la montée des égoïsmes qui
caractérisent notre société.
Mes chers Amis, cette année, des remerciements mais surtout
des vœux
Et bien
pour cela, souhaiter d’abord que nous rompions avec cette sorte de fatalisme
qui s’est installée face aux malheurs, aux déceptions, aux désespoirs. Le
processus de morosité des français s’est accéléré en 2004. Nous sommes de plus en
plus las, découragés face à l’avenir.
Un
sentiment de décadence domine. Nous nous sentons mal dans ce nouveau siècle. Le
mot « déclin » qualifie notre société contemporaine. D’ailleurs de
nombreux livres admettant la réalité du déclin se sont multipliés.
Les raisons
sont multiples, le chômage, les emplois précaires, la pauvreté et la défiance à
l’égard des institutions : nous avons peur.
Notre
société est empêtrée dans la morosité. Mais pour autant dans ce mouvement
engagé depuis les années 70, nous devons trouver des signes d’espoir. Alors
qu’espérer de mieux, sinon que la renaissance de l’espoir lui-même ?
Espoir pour tous. Mais aussi Espoir pour chacun d’entre nous.
L’existence
de l’espoir est pour moi symbolisé par la libération, il y a quelques jours, la
veille de Noël, de nos ex-otages Georges MALBRUNOT et Christian CHESNOT. Quel
bonheur pour nous tous et surtout pour ces deux journalistes et leurs familles
! Merci à
toutes celles et ceux qui ont contribué à ce dénouement. Au rang desquels nous avons
la fierté de compter notre collègue et ami Patrick LACHAUSSEE, ainsi grâce à
lui et aux diplomates, nos fêtes de fin d’année se sont éclairées d’une lumière
d’espoir.
Quel beau
message pour 2005 !
Mais comme l’a rappelé le Président
de la République, n’oublions pas Ingrid BETTANCOURT qui est toujours retenue
comme otage depuis 1046 jours en Colombie.
Soyons
proches de cette femme exemplaire de courage, dans son combat pour la Paix, la
Dignité et la Liberté. Pensons aussi à ces nombreux Hommes et Femmes enfermés
dans les geôles du monde entier. Associons-nous aux militants d’Amnesty
International qui dans l’ombre se mobilisent pour qu’on ne les oublie pas.
Si tout
n’est pas rose, le futur n’est pas noir. Il dépend de notre mobilisation contre
les drames et contre la guerre. Il dépend de notre mobilisation pour la Paix.
Oui mes
Chers Amis, le terrorisme comme la guerre ne trouveront l’échec que dans la
solidarité des nations. Nous devons être conscients qu’il n’est pas possible
que coexistent des îlots de prospérité pour 800 millions d’Occidentaux dans un
océan de pauvreté pour 6 milliards d’Hommes et de Femmes dans les pays du
sud-est.
Soyons aux
côtés des associations de défense des Droits de l’Homme, des associations de
coopération et d’échanges avec d’autres pays. Je ne veux pas les citer toutes,
ces associations sont regroupées au sein de l’Association Contact. Elles sont
sans cesse plus nombreuses sur notre territoire à vouloir faire guerre à la
misère dans ces contrées lointaines et à vouloir renforcer l’Amitié entre les
peuples. Mesdames, Messieurs, merci pour votre générosité.
La guerre à
la misère et à la pauvreté passe par l’accès à l’eau potable pour tous.
Comme vous le savez l’eau est
indispensable à la vie, mais elle est très inéquitablement répartie. Sur notre
territoire grâce au travail mené par vos élus et la CGE, l’eau coule de source
en qualité et en quantité.
Cependant
ne perdons jamais de vue que plus d’un milliard de personnes n’ont pas accès à
l’eau salubre sur la planète et qu’environ 2 millions surtout des enfants
meurent des maladies transmises par l’eau.
C’est
pourquoi, modestement, le Syndicat de Château-Thierry a décidé depuis 4 ans de
financer les associations humanitaires locales dans la réalisation des projets
eau : citernes au Rwanda pour les écoles à Kigali, puits au Mali,
adduction pour un centre de formation à Madagascar, adduction pour les écoles
de Khandam au Sénégal…
Si nos
aides peuvent apparaître comme autant de gouttes d’eau face aux besoins, c’est
en mutualisant nos moyens qu’elles peuvent se transformer en de véritables
rivières pour ces populations.
Les
directeurs de la CGE ici présent que je remercie nous proposent de mettre à
notre disposition des moyens financiers et humains supplémentaires par
l’intermédiaire de leur fondation Water-Force. Dans quelques jours nous
organiserons une réunion avec tous les partenaires : associations
humanitaires, élus et envisagerons concrètement les modalités d’action pour
plus de solidarité internationale.
Là encore,
si nous voulons éviter à ces Hommes et
Femmes de tenter le pari risqué de l’immigration, nous devons les aider dans
leur pays, dans le respect de leurs cultures et de leurs traditions.
C’est ainsi
et seulement que nous éviterons ces images insoutenables de ces « rafiots »
surchargés d’immigrés clandestins avec plusieurs cadavres à bord voguant au gré
du vent, pour venir s’échouer sur les plages des Canaries ou d’ailleurs.
Puissent
ces drames, là encore, interpeller les dirigeants de nos pays riches et aboutir
à la mise en œuvre d’une véritable Aide Publique au Développement des pays
pauvres. C’est ce qui était prévu à Monterrey avec les responsables des pays
riches en 2002 avec une participation de 0,7 % du PNP, cet engagement n’a pas
été tenu. La réalité au-delà des discours de façade c’est que la France en est
à 0,35%, le Danemark et la Finlande 0,8% et les USA seulement à 0,16%. Pour être plus clair l’aide des pays
riches est inférieure à ce qu’elle était en 1960. Et aujourd’hui avec ce drame
de l’Asie du Sud les grands de ce monde rivalisent de communications sur la
générosité témoignée. Si nous pouvons apprécier cet élan de solidarité, tant
les besoins humains, de reconstruction sont énormes, nous devons être plus
exigeants quant au soutien réel des pays riches vis à vis des pays en voie de
développement.
Et puis
pourquoi faut-il attendre d’être confronté aux drames, aux catastrophes pour
que la solidarité internationale se manifeste ?
Alors
faisons pression pour que les Aides Publiques au Développement et l’effacement
des dettes des pays pauvres soient des engagements respectés. C’est seulement
ainsi que notre Humanité progressera.
Dans notre
monde désespérément en quête d’espoir, il est temps que cela devienne réalité.
Alors pourquoi pas cette année en 2005.
Non ici nous ne vivons pas repliés
sur nous-même, nous ne vivons pas à l’ombre de notre clocher.
En 2005
faisons de l’intégration de tous un engagement vrai, faisons que la différence
puisse être perçue comme un atout et non un inconvénient. Partout, où il y a
des droits qui avancent c’est la société toute entière qui progresse. Il en est
ainsi avec le droit des personnes handicapées, cette volonté a été constante au
sein de l’Assemblée Départementale. Cette année 2005 devrait être une grande
année pour eux, grâce à la pugnacité du Président des Papillons Blancs et des
familles, avec l’extension prochaine du CAT et la création de places
supplémentaires.
Et puis il
y a le projet de loi en cours d’élaboration pour l’égalité des droits et de la
citoyenneté des personnes handicapées. Puisse cette loi intégrer les demandes
des Fédérations Nationales. Celles-ci souhaitent que les nouvelles mesures,
permettent aux Personnes handicapées l’accès à l’école, à la formation et au
travail. Qu’elles garantissent également leur pleine autonomie et leur
participation sociale à tous les stades de la vie avec des revenus décents.
Cette loi et les décrets d’application qui en découleront sont une chance
historique de construire une société où tous nos concitoyens trouvent leur juste
place : souhaitons qu’elle réponde enfin aux attentes des Personnes
Handicapées.
Permettez-moi
de mettre en avant l’action exemplaire des bénévoles oeuvrant auprès des
personnes handicapées, les associations : les Papillons Blancs, la FNATH,
l’APAJH, le FIL D’ARIANE, les MYOPATHES, HANDISPORT DE L’OMOIS. Que de
générosité là encore ! J’y associe celles et ceux qui effectuent des
services auprès de nos aînés à domicile ou en établissement.
En 2005 «Travaillons à la mise en
place d’une Humanité Universelle, Indivisible et Fraternelle … » !
C’est ce
qu’exprimait Claude RIBBES écrivain philosophe, militant de la lutte contre le
racisme et contre l’esclavage, au cours de son discours au Sénat lors du
transfert des cendres d’Alexandre DUMAS au Panthéon. Pour ma part je considère
que le Département de l’Aisne doit une profonde reconnaissance à Claude RIBBES.
Grâce à son
action et à son œuvre il nous a permis de découvrir le Chevalier de
Saint-George musicien, escrimeur et aventurier du XVIIIème siècle qui s’est
illustré dans notre département et particulièrement à Château-Thierry.
Merci à toi
Claude RIBBES d’avoir contribué à la promotion de l’Aisne que ce soit avec le
spectacle de Bartabas et l’Académie du Spectacle Equestre donné à Versailles en
l’honneur de Saint-George, mais aussi avec les concerts organisés avec
l’incontournable ADAMA. Non seulement tu as promu la littérature et la musique,
mais aussi les valeurs humanistes qui animaient le Chevalier de Saint-George
mais qui sont aussi les tiennes.
En 2005
faisons-nous aussi la promotion de ces valeurs.
Faire
reculer la misère et la faim. Faire reculer la Haine et le Racisme, c’est faire
émerger pour tous les habitants de notre terre, cette Humanité Universelle. Le
chemin qui nous y mène est certes incertain. Il est long et parsemé d’embûches.
Ne succombons pas à la peur et rappelons-nous : que la violence engendre
toujours la violence !
Pourtant
celle-ci hélas s’exprime partout.
Les
dramatiques assassinats des soignants, les agressions contre les travailleurs
sociaux, les attaques contre les bénévoles de l’humanitaire et contre celles et
ceux qui sont au cœur de l’action humaniste montrent à la fois la violence et
la souffrance de nos sociétés.
Je profite
de cet instant pour saluer la sagesse, le courage des personnels hospitaliers
qui malgré le drame de Pau ont continué à travailler. Mais leur silence
doit-être pris pour nous, comme un cri d’alarme. Je souhaite qu’il soit entendu
par nos gouvernants. Et que des moyens financiers et en personnel soient
accordés à nos services de santé. Pour nous localement, nous espérons que les
efforts entrepris par l’Hôpital de Villiers Saint-Denis et du Centre
Hospitalier de Château-Thierry seront récompensés. L’arrivée du scanner tant
attendu est un 1er signe. Ainsi nous espérons qu’en 2005 l’Agence
Régionale Hospitalière donne les moyens au Pôle de Santé du Sud de l’Aisne. En
partenariat avec les médecins et services de santé libéraux nous proposeront
ainsi une offre de santé de plus grande qualité encore et des soins accessibles
à tous.
Mais
n’oublions pas de promouvoir dans nos collectivités les préventions, prévention
du Cancer du sein, prévention de la lutte contre la drogue, les pratiques
addictives (alcoolisme, tabagisme). Je voudrais saluer les efforts trop souvent
méconnus de l’association de la Croix d’Or, du SATO, ces bénévoles qui non
seulement apportent soutien et réconfort, parcourent les établissements
scolaires pour sensibiliser les jeunes et adolescents aux conséquences de ces
pratiques. Ils jouent un rôle de salubrité publique et à ce titre ils devraient
être réellement soutenus par les pouvoirs publics, ce qui hélas n’est pas le
cas.
Défendre
notre santé ici est un droit, mais n’oublions pas ces 40 millions de malades du
SIDA que compte la planète. La majorité d’entre eux n’a pas accès aux
traitements pharmaceutiques les plus performants. S’attaquer aux dégâts causés
par le SIDA partout dans le monde est une obligation morale des plus urgentes.
Souhaitons
que cette nouvelle année voie l’Organisation Mondiale de la Santé bénéficier
des moyens pour relever ce défi. Soutenons et libérons la recherche
fondamentale pour faire échec aux maladies.
Ne nous résignons pas à accepter le
monde tel qu’il est. Réaffirmons toujours et partout notre volonté de le rendre
meilleur et plus juste pour tous. Un grand coup de chapeau aux CCAS et à tous
les travailleurs sociaux qui sur le terrain ne savent plus où donner de la
tête. Il en est de même pour nos associations caritatives jamais elles n’ont
été tant sollicitées. Merci aux Restos du Cœur, Secours Populaire, Secours
Catholique et à la Croix Rouge pour le soutien apporté aux Hommes et Femmes qui
souffrent.
Attention aux tentations qui se font
jour dans notre pays de banaliser la misère et la pauvreté.
N’oublions pas que c’est la 20ème
année que les Restos du Cœur ouvrent leurs portes pour distribuer nourritures
et réconforts. Coluche n’en croirait pas ses yeux devant l’augmentation du
nombre des victimes de la misère. 10% de la population soit 6 millions de
personnes d’un des pays les plus riches du monde, vivent en dessous du seuil de
pauvreté. Comment est-ce possible ? L’urgence est la réponse à cette
question.
D’autant plus que depuis peu (selon
un rapport du secours catholique) on a vu arriver dans les queues des Restos
non plus seulement des femmes seules élevant leurs enfants, non plus seulement
des chômeurs et des SDF mais des gens qui ont un emploi et dont le salaire ne
leur permet plus de se loger et de se nourrir. Ces nouveaux salariés de la
misère sont la conséquence d’un système qui en excluant et en précarisant
montre ainsi ses limites.
En 2005 battons-nous pour que la
situation des plus faibles, les retraités, les malades et les chômeurs, soient
En effet, dans un pays riche comme
le nôtre, puissant, l’un des premiers pour l’agriculture, l’industrie, la
culture : la misère est inacceptable. Elle ne relève ni des conséquences
d’une guerre civile, ni de catastrophe climatique, ni du sous développement,
mais il faut oser se l’avouer de l’incapacité des pouvoirs politiques centraux
(et ce quels qu’ils soient) à faire en sorte que soit rempli le rôle social de
l’Etat pourtant rendu obligatoire dans notre Constitution.
Non seulement nous devons manifester
notre indignation devant les signes de cette pauvreté mais aussi manifester
solidarité et affection à l’égard de ceux qui sont touchés. Mais le plus
important c’est de toujours rappeler comme le disait J.F KENNEDY que « Nos
problèmes ont été créés par l’Homme et nous pouvons donc les résoudre. Nos
possibilités ne connaissent pas de limites. Aucun problème ne va au-delà de nos
capacités ». Alors pas de résignation, les réponses à ces problèmes sont
d’abord politique et ne l’oublions pas.
Faire reculer la pauvreté, c’est
faire reculer le chômage et créer de vrais emplois.
Oui l’emploi doit être une priorité
mais cela ne doit pas être qu’un slogan, mais une réalité. Et si notre
territoire en matière de taux de chômage affiche des chiffres parmi les plus
bas de Picardie, pour nous il est toujours trop élevé. Nous n’oublions pas que sur notre territoire
nous avons le taux de chômage des femmes le plus élevé de l’Aisne. Et surtout
malgré le travail des acteurs de l’insertion CLI, Mission locale PLIE, des chantiers
écoles comme ARBRES le nombre de RMI ne cesse d’augmenter près de 8000 pour
notre département et dans le Sud de l’Aisne 700 aujourd’hui près de 10% de plus
en une année ! Et pourtant nos PME ne manquent pas de dynamisme. Saluons
les résultats des entreprises du Sud de l’Aisne qui se sont distinguées dans le
mensuel l’Entreprise parmi les 10 000 entreprises les mieux placées de France.
Au rang desquelles :
Coopérateurs de Champagne, Pillaud BigMat, la COVAMA, Villette Viande etc …Je
n’oublie pas les entreprises Eurokéra, Saint-Gobain et Inzo qui sont parmi les
entreprises les plus innovantes de notre canton. Et aux artisans, commerçants
qui eux créent de véritables emplois de proximité, je leur rends hommage
publiquement. Renforçons encore nos aides en leur direction comme nous l’avons
fait au Conseil Général de l’Aisne avec le FIDARCO.
Ce sont plus de 250 petites
entreprises qui ont été aidées, plus de 30 pour le canton, des aides pour
moderniser l’outil de travail.
Le Sud de l’Aisne a le record du
département en matière de création d’entreprises, surtout dans le domaine du
bâtiment.
Avec la mise en place du Pays qui
rassemble les 5 cantons de notre arrondissement, le projet fort s’appuiera
« sur le pôle d’excellence du bâtiment durable », l’artisanat en sera
le fer de lance. Merci à la Directrice de l’UCCSA présidé par Renaud Dutreil, à
ses collaborateurs et aux élus qui ont su travailler tous ensemble au-delà des
clivages politiques et avoir su mettre en place cet outil de développement pour
nos communes. Notre territoire affiche maintenant une unité qui nous est
enviée : je ne boude pas mon plaisir pour le signaler.
Pour aller plus loin, nos
collectivités s’engagent à promouvoir la Haute Qualité Environnementale dans
les constructions publiques et à réaliser les travaux d’équipement sous charte
de Qualité comme le fait le Syndicat d’assainissement. Nous montrons ainsi la
voie du développement durable, qui est de favoriser l’innovation au service de
la qualité de la vie et de la protection de la planète. C’est un engagement
pour le futur.
Car notre
futur est menacé.
Entre
autres urgences :
Les
changements climatiques, et les enjeux écologiques méritent mieux là encore que
des grandes messes à Kyoto ou à Johanessbourg car si la maison brûle comme
l’affirmait le Président de la République, il ne s’agit plus seulement de
chercher des bons thermomètres : il devient urgent de s’attaquer à
l’incendie. Il est temps d’agir, notre Avenir en dépend.
D’ailleurs, ne doutons pas que si
nous nous entêtons à ignorer la fragilité et la complexité des équilibres
naturels, la planète se régulera d’elle-même et pas forcément à notre avantage.
Déjà nous en subissons les méfaits : inondations, incendies, tempêtes…
Un grand merci à nos Sapeurs Pompiers volontaires et
professionnels qui au péril de leur vie voient leurs interventions en
augmentation constante. Savez vous qu’en France il y a une intervention toutes
les 7’ et à Château-Thierry 6 à 7 en moyenne dans la journée.
Plaçons le
principe de précaution et de réparation au niveau constitutionnel avec le droit
à un environnement sain compatible avec notre santé. Prenons conscience que la
surconsommation tue notre planète, un américain consomme deux fois plus qu’un
européen, 5 fois plus qu’un mexicain, 10 fois plus qu’un chinois, 30 fois plus
qu’un indien, combien de fois plus qu’un africain je vous laisse y réfléchir.
Nous devons apprendre à produire mieux et à consommer mieux plutôt que toujours
plus dans un monde menacé d’asphyxie. Mais cependant nous constatons de plus en
plus une évolution dans la façon de consommer, à l’image des alter mondialistes
dont le mouvement ne cesse de s’étendre, nous assistons à l’éclosion de l’alter
consommation, qui est le contraire de l’hyper consommation.
Gandhi a
affirmé un jour : « qu’il y avait suffisamment de ressources sur la
planète pour répondre aux besoins de tous, mais pas assez pour satisfaire
l’avidité de quelques-uns uns… » Il est sans doute grand temps pour nos
sociétés de méditer cette réflexion.
Nous devons
prendre conscience de la limite des ressources de la planète, elles ne sont pas
infinies (à l’exemple des énergies fossiles). Notre choix est clair, concilier
l’équilibre environnemental, social et économique, pour assurer aux générations
futures les moyens de vivre sereinement en disposant des ressources nécessaires
à leur épanouissement. (…)
Consommer
mieux, consommer autrement et si nous cassions également la spirale de la
vitesse qui nous envahit.
Nous sommes
toujours entrain de courir (et je sais de quoi je parle) toujours pressé,
toujours en retard. Sommes-nous certains que plus cela va vite, mieux
c’est ?
Si tout va
de plus en plus vite cependant nous disposons de moins en moins de temps. Nous
sommes embarqués dans un tourbillon frénétique. Nous sommes tous contaminés,
malades d’hyper vitesse, c’est un des syndromes de ce XXIème siècle. Les
nouvelles technologies accélèrent ce phénomène, le haut débit et les logiciels
toujours plus rapides, plus complexes. Avec Internet et la Téléphonie mobile
nous sommes toujours branchés et tout de suite. Là où hier il nous fallait 10’
pour exécuter certaines tâches, il ne nous faut que 5’ aujourd’hui. Et le fin
du fin nous cherchons à faire 3 choses à la fois. Mais alors que faisons-nous
de tout ce temps que nous pensons avoir gagné, économisé ? Et bien souvent
nous le perdons dans des réunions quelques fois inutiles, mais aussi dans les
embouteillages ou encore en répondant à des mails de plus en plus harcelants.
Cette course
de vitesse contre le temps entraîne stress et mal être. Alors et si dans toutes
nos activités nous étions capables aussi de lever le pied comme nous l’avons
fait sur la route. Tout en demeurant appliqué et impliqué dans nos activités
professionnelles, sachons trouver l’équilibre entre cette vie professionnelle
et l’épanouissement personnel.
Prendre du
temps pour soi, pour mieux se sentir et évacuer le stress. Prendre du temps
pour mieux s’ouvrir aux êtres qui nous sont chers mais aussi se tourner vers
les autres, amis, voisins… et même l’inconnu. Retrouver du temps pour
réapprendre à vivre simplement. Ce temps pour soi, partagé avec les autres nous
ouvrira aussi à l’art, à la culture et à la création.
Le
phénomène des choristes en est un exemple. Au-delà du succès du film de
Christophe Barratier avec Gérard Jugnot et Jean-Baptiste Maunier, les Français
de plus en plus nombreux se mettent à chanter. Il serait aujourd’hui 300 000.
Notre département compte lui 100 sociétés de musique membre de la dynamique Fédération des Sociétés de
Musique de l’Aisne et 31 chorales grâce là encore à l’action de J.M Verneiges
de l’ADAMA. Notre canton aussi se met à faire des vocalises, les chorales
associatives se multiplient : 3 à Château-Thierry et 5 dans des communes
périphériques. Et je ne compte pas les chorales scolaires avec le rassemblement
départemental de Coucy le Château lancé par des professeurs de musique de
Château-Thierry. Cet engagement exprime cette volonté de prendre son temps, de
ralentir et de s’exprimer dans une activité culturelle. Là pas d’objectifs de
rentabilité, de performance, de compétition mais la recherche d’amélioration
personnelle et de valeurs humaines.
Amplifions
les moyens de l’Education et de la Formation comme nous le faisons au Conseil
Général, c’est la condition essentielle pour permettre à tous les Hommes et les
Femmes d’accéder au métier de leur choix. L’éducation passe bien évidemment par
la maîtrise des fondamentaux : lire, écrire, compter et cliquer sur
l’informatique. Mais éduquer c’est aussi favoriser l’accès pour tous au théâtre, à la musique, à la lecture, aux arts
plastiques, à l’EPS et à toutes les activités culturelles. L’objectif est de
permettre l’épanouissement individuel et favoriser ainsi la participation du
citoyen dans la vie de la cité. Là encore je pourrais citer de nombreux acteurs
culturels qui se trouvent ici dans cette salle, je sais que c’est aussi leur
ambition.
En 2005
répondons à leurs demandes de mise en place d’un véritable partenariat avec le
Conseil Général. Avec eux tous, acteurs, professionnels et amateurs définissons
un véritable projet de développement culturel. Mettons en place des
conventions, des contrats d’objectifs s’appuyant là encore sur l’incitation à
la création et à diffusion de tous les
types de spectacles dans toutes les communes de la plus petite à la plus grande
en passant par les quartiers urbains.
L’enjeu
culturel est pour ma part essentiel dans l’identité de notre territoire. Il est
un des éléments de son attractivité. Les manifestations comme le Festival Jean
de La Fontaine, des Mondes Solidaires et les populaires Fêtes à Jean en sont
les exemples. Cette attractivité doit encore être renforcée avec l’ouverture en
2007 du Center Parcs à l’Ailette. C’est une opportunité pour notre département,
avec la création d’environ 700 emplois directs et 300 envisagés pour la construction
des équipements.
Mais nous
devons aller plus loin en nous appuyant sur ce Pôle d’Animation Ludique et
Aquatique avec le souci de valoriser nos territoires et de les rendre encore
plus animés.
Valorisons
nos atouts qui ne manquent pas, paysages de la Vallée de la Marne, le
Champagne, nos musées, nos maisons d’écrivains, nos monuments et notre passé
chargé d’Histoire. Plus d’un million de touristes vont venir au Center Parcs,
faisons qu’ils viennent aussi pour nos richesses. Organisons-nous dès maintenant
pour les accueillir, soutenons le développement de l’hôtellerie, des gîtes, des
tables d’hôtes, dans nos communes rurales mais aussi en ville à l’image du 1er
gîte clef vacances inauguré il y a peu à Château-Thierry.
La venue de Center Parcs est un
enjeu essentiel pour le développement touristique, économique et pour l’emploi
de notre département. Pour ne pas rater cette chance j’organiserai avec
l’UCCSA, le Comité Départemental de Tourisme et tous les acteurs concernés une
réunion pour engager notre territoire dès maintenant dans la définition et
l’élaboration d’une stratégie de développement à mettre en œuvre pour profiter
pleinement de l’effet Center Parcs.
Nous serons
animés par la même démarche pour les JO 2012, si Paris était retenu par le CIO
en juin à Singapour. Pour cela nous devons nous mobiliser et montrer que dans
nos communes, dans nos associations sportives, nous aussi nous avons l’Amour
des Jeux. Et puis les JO à Paris se serait aussi bon pour notre Région. (…)
Personnellement, tout comme vous, ici et ailleurs, nous ne
cessons de rencontrer des êtres magnifiques doués de bon sens, de générosité et
de bonté. Que 2005 renforce ces richesses et scelle collectivement nos vertus.
Mettons en
commun tous les outils techniques, technologiques et intellectuels pour
inventer un Avenir pour l’Homme et pour la Nature.
Un Avenir
humble, simple pour nous-même mais ambitieux pour le bonheur de l’Homme.
Jour après jour des Hommes et des
Femmes se battent pour changer cette société. Ils sont sans cesse plus
nombreux, alors mobilisons-nous tous. Rappelons-nous comme le disait Romain
ROLLAND : « que même sans espoir, la lutte est encore un
espoir ».
Bonne année à Tous !
Jacques Krabal