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Le blog de Jacques Krabal
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9 novembre 2006

Inauguration d'une stèle à Brasles en l'honneur des poilus

Une cérémonie émouvante a réuni plus de 250 personnes pour l'inauguration de la stèle Fonte-Chevallier
et la pose d'une plaque en l’honneur de 4 soldats Braslois morts en 14-18.

Voici le discours que j'ai prononcé à cette occasion.


Mesdames et Messieurs, chers amis.

C’est avec une profonde émotion que nous nous retrouvons ici en ce lieu officiel.

Après avoir assisté aux conférences organisées par l’ONAC et animées par M. GUILBERT Alexis, merci M. Le Directeur pour votre participation, après avoir découvert salle Condorcet les expositions, les photos et les textes sur les 36 soldats braslois morts pour la France à l’occasion de la 1ère guerre mondiale. Tous ces documents nous rappellent s’il en était besoin l’horreur de la guerre et les souffrances encourues par les soldats et les habitants de ce département de l’Aisne. Maintenant nous nous retrouvons pour cette cérémonie au monument aux morts, avec l’hommage que nous rendons collectivement à tous les fils de la commune de Brasles qui ont donné leur vie pour que nous puissions vivre dans un pays libre.

Je veux ici au nom de la commune de Brasles vous remercier chacun et chacune d’entre vous de votre présence nombreuse à cette manifestation ; au delà des aspects matériels elle a d’abord de portée symbolique et exprime notre volonté de renforcer le devoir de mémoire.

L’inauguration officielle de cette stèle Fonte-Chevallier, nous la devons à plusieurs personnes : aux descendants de M. CHEVALLIER ici présents, au dynamique Président des Anciens Combattants André DAGONET, à Michel MAILLARD et Jean-Claude VENNEKENS qui ont fait un formidable travail de recherche. Ce sont eux que nous devons remercier, c’est grâce à leur travail de fourmi, leur passion d’historiens, mais aussi leur amour pour cette Commune et de ses habitants d’hier et d’aujourd’hui que nous avons aujourd’hui tant d’informations.

Cette dynamique forte qu’ils expriment ici à Brasles s’inscrit dans l’action incontournable de l’Association « 2 000 Histoires de mon village » et de son dévoué Président Alex LALOYAUX, entouré de tous ses correspondants communaux. Cette équipe de bénévoles nous permet - à nous les élus - de bénéficier d’un service public de lutte contre l’oubli. Merci pour cette formidable exposition « Morts pour la France ». Sachons les soutenir encore plus, tout en préservant une indépendance qui leur est si chère.

Merci à vous d’avoir engagé les initiatives pour le transfert de la stèle Fonte Chevalier. Au nom de la commune de Brasles et en qualité de premier magistrat, je prends aujourd’hui officiellement possession de ce monument. Ce monument a été élevé initialement par Monsieur CHEVALLIER en l’honneur de son gendre mort au cours de la grande guerre pour le salut de la Patrie.

Merci à M. LERICHE et à son équipe, à Lionel et Jean-Marie pour la qualité du travail de maçonnerie réalisé avec le transfert de cette stèle dont la reconstruction est conforme à l’original. Ils nous montrent une fois encore leur savoir-faire comme ils l’avaient déjà fait lors de la réhabilitation de notre monument en novembre 2003.

Ce monument est le témoignage éclatant de gratitude et d’admiration en mémoire de Jules FONTE et de tous ses frères d’armes dont les noms sont gravés sur ces pierres. C’est pourquoi nous avons souhaité cet hommage solennel, avec la garde d’un poilu de la Marne, costumé comme tu pouvais l’être Jules à cette époque.

Avant 1914, Jules FONTE résidait rue Aristide Briand, là où a habité Gabriel FONTE. Il est né à Mont Saint Père le 20 avril 1888 et s’est marié le 5 octobre 1912 avec Melle CHEVALLIER Germaine Eugénie, âgée de 18 ans. Il est le père d’Adrien, né le 6 octobre 1913 et de Gabriel, né le 25 janvier 1917.

Signalement : cheveux et sourcils châtain clair, yeux bleus, front large, nez camard, bouche moyenne, menton rond, taille 1m60.

Incorporé au 154 R.I. le 2 août 1914, passe au 169 R.I. le 14 février 1917.

Blessé le 16 juin 1917 à la main droite, près de Auberive.

Il a fait les campagnes :

En 1914 : la batailles des frontières de la Marne, le saillant de Saint-Mihiel.

Jules tu rentres cet après-midi dans la postérité de la commune de Brasles.

Nous profitons également de cette occasion pour sortir de l’oubli quatre soldats morts sous l’uniforme.

- MILLOT Léon, caporal pilote tué en combat aérien le 16 novembre 1916.

- FRANCOIS Charles Joseph du 47° régiment d’infanterie, mort le 20 juillet 1877.

- FRANCOIS Albert Clément du 1er régiment de spahis, mort en Algérie le 11 décembre 1888.

- DUTRECHE Victor, fusilier au 26° régiment d’infanterie, 7° bat. 3° compagnie, mort le 29 avril 1810 à Valladolid, en Espagne.

Cette plaque et cette stèle nous rappellent aussi les noms des 36 fils de notre commune dont nous ferons l’appel dans deux jours à l’occasion du 11 Novembre, avec là encore la participation des enfants de nos écoles accompagnés de leurs enseignants que je tiens également à associer à cet hommage.

Oui les enfants de cette commune n’ont pas versé leur sang en vain : de la lutte où l’avait entraîné le plus déloyal des ennemis, la France, grâce à leur héroïsme, est sortie victorieuse.

N’oublions pas non plus l’aide de ces troupes venues d’Afrique avec ses Goumiers et ses fameux tirailleurs sénégalais. Je veux signaler l’action menée depuis de nombreuses années par les ACPG et leurs présidents qui se sont toujours mobilisés pour que leurs frères d’armes des colonies bénéficient du même traitement. Et si aujourd’hui les retraites de nos combattants de couleur que je veux également remercier, sont identiques aux français, ce n’est pas seulement le fait de la sortie de ce magnifique film « Indigènes » et de la décision du Président de la République, vous y avez largement contribué. Aussi devons-nous être fiers de posséder cette nouvelle stèle ; l’étranger que les hasards du voyage amèneront dans notre commune se recueillera devant nos 2 monuments et ces plaques avec une respectueuse émotion. Je ne doute pas que nos descendants, les jeunes générations les regarderont comme un titre de noblesse dont ils auraient hérité en commun.

Maintenant que la paix est rétablie dans le monde, certes de manière imparfaite, les monuments qui se dressent là en l’honneur de nos morts doivent nous rappeler à toute heure que de nouveaux devoirs s’imposent à nous élus et citoyens. C’est grâce à tous ces sacrifices qu’il y a encore une Patrie française et que nous continuons d’y vivre dans la liberté. Mais il ne suffit pas, pour les en remercier, que nous couvrions de lauriers leur mémoire : nous les en remercierons mieux en suivant le grand exemple qu’ils nous ont laissé. Ils se sont donnés complètement pour le salut de la France : donnons-nous sans réserve à son développement. Notre effort, pour rendre à notre pays sa prospérité passée, son image, sa place dans le monde, doit égaler l’effort qu’ils firent pour nous le conserver. Ils ont triomphé par leur bravoure, nous devons triompher par notre engagement pour lutter contre les discriminations, contre tous les corporatismes et les racismes, comme eux nous devons nous mobiliser pour construire un monde de paix plus juste, sans haine où les seuls combats que nous voulons mener et gagner, c’est lutter contre la misère et l’ignorance. Merci à vous les AC, à vous les portes drapeaux, à Georges POTTIER pour votre présence mais aussi pour votre dévouement patriotique. Vous portez toujours avec solennité et fierté les 3 couleurs de notre patrie. Oui avec vous n’ayons pas peur d’être fiers de notre patrie.

Avec cette stèle Fonte Chevallier, avec cette plaque apposée sur notre monument, nous avons voulu que la postérité y reconnaisse la part qui revient aux nôtres, à ceux d’ici, à ceux de Brasles.

Que leurs actes aient été cités à l’ordre de l’armée, ou que leur mort ait été obscure ; que leurs restes aient été recueillis, ou qu’ils reposent dans une des nombreuses tranchées du front, nous voulons leur donner cette récompense posthume, qui est en même temps un témoignage de notre reconnaissance.

Quant à vous, chers Concitoyens, chers amis, cette plaque et cette stèle que je viens d’accepter en votre nom font désormais partie de notre patrimoine commun. Sachez que Brasles saura en être digne.

Gloire à ceux qui ont donné leur vie pour la Patrie !

Vive la France ! Vive Brasles !

En 1915 : l’Argonne, la deuxième bataille de Champagne.

En 1916 : la Champagne, la bataille de Verdun et de la Somme.

En 1917 : l’offensive de Champagne, la deuxième bataille de Verdun.

En 1918 : la foret de Retz, le soissonnais, la bataille de l’ailette, l’offensive des Flandre.

Il sera tué par l’ennemi, un mois avant l’Armistice, le 13 octobre 1918, à 10 heures du matin, à Staden en Belgique, à l’âge de 30 ans.

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