Cérémonies du 11 Novembre : "travailler ensemble à bâtir un monde plus juste"

La guerre de 14-18 dont nous commémorons samedi le 88^ème anniversaire de l’armistice de 1918 mérite bien son nom de Grande Guerre.

Lors du recensement de 1911, le dernier avant la première guerre mondiale, la commune de Brasles comptait 705 habitants; 35 sont morts, soit 1 sur 20 !!! A côté de cela, les autres conflits qui sont aussi évoqués sur les autres faces de notre monument apparaissent secondaires : 39-45, 3 victimes (1 militaire, 1 résistant, et une victime civile), 3 morts pendant la guerre de 1870-1871 contre la Prusse.

N’oublions pas que ce premier conflit mondial a coûté 13 millions de morts. La France pour sa part déplorait 1,4 millions de morts, 740 000 invalides, 3 millions de blessés et des centaines de millions de veuves et d’orphelins.

Les noms inscrits sur nos monuments résument une partie de l’Histoire, de l’Histoire de France du XXème siècle, avec ses 2 conflits mondiaux qui n’ont pas épargné les civils, mais aussi avec ces guerres coloniales et ce qu’on appelait alors les opérations de maintien de l’ordre en Afrique du Nord. Je me permets de rappeler qu’il a fallu attendre 1999 pour que l’on parle officiellement de guerre d’Algérie.

Oui ces monuments nous rappellent que le 20^ème siècle, à côté des formidables progrès qu’il a apporté à notre vie quotidienne, à la médecine, la science en général, les communications…, aura été aussi un siècle tragique et sanglant. Dans l’histoire de l’humanité, jamais on n’avait connu siècle aussi meurtrier, même si, pour nous français et pour ceux de ma génération, la seconde moitié de ce 20^ème siècle à été pour l’essentiel une période de paix.

Ces monuments sont là pour nous rappeler ce que doit être le 21^ème siècle. Ils nous disent que nous devons travailler à construire une Europe qui bannisse définitivement la guerre à l’intérieur de ses frontières, à construire un monde respectueux des droits de l’homme et des droits des peuples, en un mot un monde qui au lieu de dire « Si tu veux la paix, travaille à préparer la guerre », aura pris pour maxime : «Si tu veux la paix, travaille à un monde plus juste ». Autant qu’au devoir de mémoire, nos monuments doivent nous inviter aussi au devoir d’avenir.

Je sais combien vous, les anciens combattants et vous tous qui participez chaque année à ces cérémonies du souvenir, œuvrez dans cette direction et pour cela aussi je vous dis : merci !